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Clinique thérapie familiale concertative

Objectifs du pôle clinique

L’objectif premier est le bien-être de l’enfant, de l’élève, mais également la mise en valeur de l’engagement de tous les adultes qui l’accompagnent tout au long de son développement.

L’équipe du pôle clinique est disponible six jours sur sept et propose des temps de thérapie familiale afin de permettre aux membres d’une famille de retrouver une voie de confiance entre eux et avec les professionnels qui travaillent avec eux et plus particulièrement ceux de l’école.

En effet, les difficultés scolaires peuvent être le signal de difficultés dans les relations au sein de la famille, au sein de l’institution scolaire, mais aussi entre la famille et les institutions. Ces difficultés nous permettent d’élargir notre champ d’observation et d’action en activant les différents partenaires concernés, ouvrant ainsi au travail de réseau qui a une visée thérapeutique.

L’équipe de thérapeutes propose aussi des groupes multifamiliaux, partant du constat que la proposition de thérapie familiale ne permet pas à toutes les familles de s’y inscrire.

Nos fondements théoriques sont la thérapie familiale systémique, la thérapie contextuelle et la « Clinique de Concertation ».

Nous accueillons les familles accompagnées par un professionnel, nous appuyant ainsi sur une relation de confiance déjà établie et souhaitant prendre soin du passage de relais. Nous nous intéressons aux ressources relationnelles, points d’appui pour construire le futur. Nous trions les informations que nous partageons suivant les échelles de travail où nous nous trouvons.

Notre objectif thérapeutique est de favoriser des espaces de débat sur la justice relationnelle (ce que chacun donne et prend), afin que les liens de confiance se développent. Il est également de travailler ensemble le partage de responsabilités entre les adultes qui contribuent à l’éducation des enfants et de se poser la question des conséquences pour le futur, « afin que demain soit mieux qu’hier ».

Méthodologie du Pôle clinique

Exemple de suivi d'une situation familiale

Le ”Sociogénogramme”

Représentation graphique des liens entre les membres d’une famille, entre ceux-ci et des professionnels, entre professionnels, entre institutions

Du groupe parents d’adolescents au groupe multifamilial "Adolescence et Compagnie"

Nous animons depuis 2012 un groupe multifamilial nommé « des détresses aux ressources », qui réunit tous les deux mois des professionnels du CHRS¹ La Prairie, des volontaires d’ATD², des professionnels de plusieurs institutions (éducateur.trice.s, assistant.e.s sociaux.ales, psychologues ou CPE³) et des membres des familles. Cette expérience nous a permis de voir se développer dans ce groupe de la solidarité entre personnes qui traversent des situations de détresse, de l’attention et de la préoccupation des uns pour les autres. Nous avons vu des personnes en difficulté à l’écoute des expériences des autres et en position d’expert d’expérience pour les soutenir.

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Parmi les enfants des familles que nous recevons sur le pôle clinique, 2/3 d’entre eux ont connu une séparation de leurs parents. Leur situation, à l’issue de cette séparation, peut être différente. Soit ils vivent seuls avec l’un de leurs parents, soit ils vivent dans une famille recomposée avec le nouveau conjoint de l’un ou de chacun de leurs deux parents, des demi frères et sœurs et/ou les enfants des nouveaux conjoints. Ils ont plus ou moins de contact avec l’autre parent, parfois pas du tout.

Parmi ces familles, beaucoup de mères ont une grande part de la responsabilité de leur(s) enfant(s) et le tête-à-tête avec leur(s) adolescent(s) est parfois difficile. Nous avons imaginé que proposer à plusieurs de ces parents un espace de dialogue autour de leurs préoccupations pour leurs enfants pourrait les soutenir et compléter l’espace de la thérapie familiale.

Ce groupe invite les professionnels à accompagner les membres des familles et ainsi viser à soutenir leur engagement.

Il est ouvert à la participation des adolescents et de leurs frères et sœurs.

Il ouvre concrètement un partenariat avec la Fondation « Priorité Enfance » (ex VAGA, Vie au grand air), puisque les groupes se déroulent dans leurs locaux et accueillent notamment des parents, des jeunes gens et des professionnels de leurs services.


¹ Centre d’hébergement et de réinsertion sociale
² Mouvement ATD Quart Monde : Agir tous pour la dignité
³ Conseiller.e principal.e d’éducation

Professionnel.le.s, bénévoles : Comment accompagner une famille en thérapie familiale ?

Le pôle clinique de l’association Ecole et Famille a été ouvert en 1999 suite à une enquête de deux ans du CNRS sur l’intérêt d’un lieu tiers entre l’Ecole et les familles.

Son objectif est de favoriser le lien de l’école avec les familles dont un ou des enfants posent des questions à l’Ecole. Les professionnels de l’Ecole disaient qu’ils n’avaient pas de retours, qu’il n’y avait pas de connexions avec les services vers lesquels ils orientaient les familles. Le pôle clinique s’est développé d’abord sur Saint Ouen l’Aumône, puis sur l’agglomération de Cergy Pontoise et maintenant le département du Val d’Oise.

L’activité de ce pôle d’Ecole et Famille, c’est la proposition de thérapies familiales qui se caractérise par

  • l’accueil du professionnel qui accompagne la famille au début et
  • des temps de « concertations cliniques » entre les membres de la famille et les professionnels
  • il peut y avoir aussi des temps de coordinations, uniquement entre professionnels

C’était une demande des familles, de pouvoir se rencontrer avec les professionnels. Nous partons donc de la préoccupation d’un professionnel, d’un bénévole, du souci qu’il.elle se fait pour l’un des membres de cette famille. Nous privilégions la demande du professionnel qui dit que, seul, « il n’y arrive pas ».

Témoignage d’une assistante sociale scolaire :

« Les informations circulent entre les professionnels concernés.

Souvent, cela part d’un problème de comportement en classe ou dans l’établissement. Nous sommes alors attentifs à d’autres signes aussi, à la manifestation que quelque chose ne va pas bien. Souvent, cela prend sa source ailleurs qu’à l’école.

Les enfants sont préoccupés et, lorsqu’en entretien, ils prennent conscience qu’une part de la difficulté se situe ailleurs qu’à l’école, je discute avec eux et j’appelle les parents. Je leur explique que j’ai besoin d’aide concernant une difficulté qui se situe dans la relation parents-enfant, parent-école et que ça m’aiderait de pouvoir compter sur d’autres professionnels dont c’est le travail d’ouvrir ce dialogue.

Lors du premier accueil, je sais que l’on va partir de moi, des limites dans mon travail. Il n’y a pas besoin de tout raconter lors de ce premier rendez-vous. Quand je ne trouve pas les mots pour présenter le pôle clinique, j’appelle la coordinatrice du pôle clinique et on cherche ensemble les mots. Ensuite, la salle d’attente accueillante change la relation, on passe du « face-à-face » au « côte-à-côte ». On a un objet commun, la thérapeute familiale dessine un « Sociogénogramme » qui permet de faire connaissance.

Quelques mois plus tard, je reçois l’invitation de l’élève à la concertation. C’est un moment que j’adore parce que, d’habitude, c’est moi qui lui donne rendez-vous. Souvent, d’autres professionnels sont invités. Cette rencontre permet un autre regard en équipe, comme de repérer les ressources potentielles, tout ce qui peut émerger au sein de l’école. »

Articles de MARIE CLAIRE MICHAUD, fondatrice et présidente d'Ecole et Famille, thérapeute familiale, clinicienne de concertation
Thérapie familiale
Analyse systémique